
MOATAZ NASR
THE MOUNTAIN
2021

BIOGRAPHIE
L'artiste égyptien Moataz Nasr explore les traditions et le nouveau mondialisme, questionnant le développement géopolitique et social en Afrique. La pratique artistique de Nasr est un outil et un langage qui embrasse l'art, la sociologie, le soufisme et l'histoire, afin d'encourager le dialogue au-delà des frontières géographiques. Parmi ses expositions collectives les plus récentes, citons « The See Is My Land », commissariée par Francesco Bonomi et Emanuela Mazzonis (MAXXI, Rome, 2013) ; « Arab Contemporary Architecture, Culture and Identity » (Louisiana Museum of Modern Art, Humlebæk, 2014) ; « Metropolis. Afriques Capitales », commissariée par Simon Njami (La Villette, Paris, 2017) ; « Senses of Time: Video and Film-based Arts of Africa » (LACMA et Smithsonian National Museum of African Arts, Washington, 2017) ; Biennale de Yinchuan, commissariée par Marco Scotini (Yinchuan, 2018), Exposition internationale d'art contemporain, commissariée par Mazdak Faiznia (Erevan, 2018). En 2018, Nasr a été invité à participer à « Abu Dhabi Art 2018 Beyond » et à créer une œuvre in situ dans les sites historiques d'Al Ain. En 2019, il a été invité à participer à la Biennale de La Havane et a participé à la Fiac Hors Les Murs avec l'installation de l'œuvre Sun Boat aux Tuileries. Parmi ses expositions personnelles les plus récentes, citons « The Liminal Space » à Castel del Monte, Andria, commissariée par Achille Bonito Oliva, et « Paradise Lost » à la Galleria Continua, San Gimignano, commissariée par Simon Njami. En 2017, il a été sélectionné pour représenter l'Égypte à la 57e Biennale de Venise. L'œuvre présentée au Pavillon égyptien était une installation immersive présentant le film original « La Montagne ».
SYNOPSIS
La peur est peut-être notre instinct primaire le moins reconnu. Pourtant, la peur, et plus particulièrement celle de l'inconnu, joue un rôle majeur dans le façonnement du monde dans lequel nous vivons. Elle influence nos relations, nos opinions et, en fin de compte, nos actions, nous empêchant d'avancer et de vivre pleinement. Dans un monde qui nous bombarde d'informations à tout instant, nous devrions nous sentir en sécurité. Nous devrions avoir le sentiment d'avoir le contrôle. Et pourtant, ce n'est pas le cas. Nos angoisses se multiplient à mesure que notre compréhension s'accroît. Nous devenons paranoïaques et nous replions sur nous-mêmes, paralysés à l'idée des innombrables dangers qui menacent notre existence. Dans La Montagne, œuvre présentée par l'Égypte à la 57e Biennale de Venise, Moataz Nasr nous invite à explorer cette condition humaine omniprésente à travers l'histoire d'un petit village égyptien. Les habitants de ce village ne remettent pas en question leur réalité ; la vie les échappe, inhabitée, tandis qu'ils se cachent chaque nuit dans leur monde crépusculaire auto-imposé. Nasr utilise l'espace généreux du Pavillon de l'Égypte comme support, utilisant diverses installations vidéo, audio et lumineuses pour raconter une humanité qui, partout dans le monde, cède à une peur indicible. Nous suivons l'histoire d'une jeune fille qui fuit le village et ses démons, mais qui finit par y retourner pour affronter la peur primitive qui continue d'obscurcir sa vie. La montagne imposante projette une ombre imposante sur le paysage et joue un rôle central dans le récit, représentant la menace ultime et invincible. Au fil du récit, Nasr nous guide à travers notre incapacité à accepter l'inconnu à une époque où le savoir semble illimité. Les villageois reflètent notre incapacité à nous libérer des mythes que nous créons pour nous protéger. Leur cheminement est le nôtre, de l'acceptation passive d'une vie restreinte à la reconnaissance de nos faiblesses et à la conviction de notre capacité à les surmonter.